Location : quel type de logement est le plus rentable ?

Un studio situé dans une grande ville se loue en moyenne deux fois plus rapidement qu’une maison en périphérie. Pourtant, certains investisseurs misent encore sur la surface, convaincus d’y trouver une rentabilité supérieure. La réalité du marché locatif remet régulièrement en cause ces certitudes.

Le rendement brut d’un local commercial peut dépasser 8 %, mais le risque de vacance locative y reste nettement plus élevé que pour un appartement familial. Cette disparité de performances pousse à examiner de près les caractéristiques de chaque type de bien.

Comprendre les critères qui influencent la rentabilité locative

Le rendement locatif s’obtient d’un calcul simple : le loyer annuel rapporté au prix d’achat. Mais derrière cette apparente simplicité, la réalité se corse. Emplacement, nature du bien, Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), fiscalité : chaque détail peut faire basculer la rentabilité d’un investissement immobilier.

D’abord, la localisation. Les logements en centre-ville se démarquent : taux d’occupation élevé, loyers plus conséquents que dans les faubourgs. Il faut aussi garder un œil sur la zone tendue. Ici, l’encadrement des loyers freine les hausses, mais la demande reste vive et la vacance rare. Le DPE, quant à lui, s’impose désormais comme un filtre décisif. Depuis la loi Climat et Résilience, impossible de négliger la performance énergétique : une passoire thermique risque de perdre toute valeur sur le marché locatif. Un mauvais classement plombe les loyers, voire ferme la porte à toute mise en location.

Voici les principaux paramètres à examiner pour jauger la rentabilité d’un bien :

  • Type de bien : les studios et petites surfaces affichent souvent une rentabilité brute entre 5 et 8 %, mais nécessitent une gestion plus active avec plus de turnovers.
  • Vacance locative : elle guette davantage la location courte durée ou les logements exigus. Pour se protéger des impayés, mieux vaut prévoir une garantie spécifique.
  • Fiscalité : entre location meublée (régime BIC) et location vide (revenus fonciers), abattements, déficit foncier ou micro-BIC, chaque option pèse sur la rentabilité finale.

La simulation de rentabilité devient incontournable. Il ne suffit plus de regarder le rendement brut : prix d’achat, frais de notaire, charges, impôts, taxes, périodes de vacance, gestion locative… tout doit être anticipé. Mieux vaut aussi connaître à l’avance sa capacité d’emprunt, prévoir l’impact fiscal, et ne jamais sous-estimer les frais annexes. L’investissement locatif demande méthode et une vision longue distance.

Quels types de logements se louent le plus facilement aujourd’hui ?

Sur le terrain, la demande vise en priorité le studio et le T1. Ces petits formats attirent étudiants, jeunes actifs, salariés de passage. Leur principal atout : ils se libèrent et se relouent rapidement, avec à la clé une rentabilité brute qui dépasse régulièrement 5 %. La contrepartie : il faut accepter une gestion plus soutenue, car les séjours sont rarement longs.

Du côté des locations meublées, la dynamique reste solide. Louer meublé permet de viser des loyers 10 à 30 % plus élevés qu’une location vide, surtout dans les villes étudiantes ou les métropoles. La vacance reste limitée si le logement est bien pensé, bien situé et conforme au DPE. Quant à la colocation, elle s’impose sur les grandes surfaces : transformer un T4 en colocation, c’est optimiser le rendement tout en sécurisant des flux locatifs réguliers.

La location courte durée séduit aussi certains investisseurs. Mais attention : le risque de vacance grimpe en flèche hors des zones touristiques ou dans les villes soumises à une réglementation plus stricte. À l’inverse, la location longue durée offre une stabilité recherchée, surtout dans les périphéries ou sur des marchés moins tendus.

En résumé : studios et petits appartements affichent le meilleur taux de rotation ; les grandes surfaces s’en sortent bien en colocation ; le meublé dope la rentabilité ; la longue durée assure la tranquillité. Tout dépend du choix stratégique : viser la performance pure, ou privilégier la sécurité.

Appartements, maisons, locaux commerciaux : tour d’horizon des biens les plus recherchés

Sur le marché de l’investissement locatif, la concurrence est vive entre les différentes catégories de biens. L’appartement reste le choix numéro un pour la majorité des investisseurs, surtout en format studio ou T1 : rentabilité brute de 5 à 8 %, prix d’achat modéré, demande solide dans les centres universitaires. Quelques villes se distinguent : Limoges, Perpignan, Saint-Étienne, Amiens ou Mulhouse affichent une rentabilité nette au-delà de 4,7 %, alors qu’à Paris, le rendement plafonne nettement plus bas.

Un appartement familial bien situé trouve aussi sa clientèle, notamment s’il est exploité en colocation. Ce choix optimise le taux d’occupation et garantit des revenus réguliers, même si la rentabilité nette s’établit plutôt entre 3 et 5 % pour des surfaces moyennes ou grandes. Les immeubles de rapport séduisent les investisseurs chevronnés : achat en bloc, gestion autonome, prix au mètre carré attractif, tout y est pour améliorer l’efficacité de l’investissement.

Les maisons, elles, voient leur rentabilité s’effriter : coût d’acquisition élevé, rotation locative plus lente. Si elles conservent leur attrait dans les campagnes ou les périphéries, elles peinent à rivaliser avec les rendements du centre-ville. Quant aux locaux commerciaux, ils s’adressent à des profils avertis. Risqués, mais parfois très rentables, ils exigent de la prudence face à la vacance locative et à la solidité des baux commerciaux.

La résidence de service, qu’elle soit étudiante ou sénior, gagne du terrain grâce à des dispositifs fiscaux attractifs comme le LMNP ou le Censi-Bouvard. Ce type d’investissement plaît aux amateurs de gestion déléguée : l’exploitant prend le relais, les loyers sont prévisibles, la fiscalité allégée. Mais attention au moment de la revente, souvent plus complexe qu’avec un logement classique.

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Conseils pratiques pour maximiser la rentabilité de votre investissement locatif

Le choix d’un statut fiscal adapté fait partie des leviers à activer. La location meublée via le régime LMNP (loueur en meublé non professionnel) propose un abattement forfaitaire de 50 % au micro-BIC, avec la possibilité d’amortir le bien au régime réel. À l’opposé, la location vide dépend des revenus fonciers : le micro-foncier accorde un abattement de 30 %, alors que le réel permet de déduire les charges. La formule choisie influence directement la rentabilité nette.

Un autre point de vigilance : le DPE. Depuis la loi Climat et Résilience, les logements classés G seront sortis du jeu dès 2025, suivis des F en 2028. Mieux vaut cibler un logement bien noté ou prévoir un budget pour les travaux énergétiques. C’est la clé pour éviter de se retrouver avec un bien impossible à louer.

Optimisez la gestion locative

Pour renforcer la sécurité et la rentabilité de votre bien, plusieurs actions concrètes s’imposent :

  • Pensez à la garantie contre les loyers impayés : elle protège vos revenus face aux aléas.
  • Ciblez en priorité les secteurs où la demande locative est forte. Un emplacement central réduit la vacance et maintient un niveau de loyer élevé.
  • Réalisez une simulation de rentabilité complète : calculez le rendement brut et net en intégrant toutes les charges, la fiscalité, les périodes sans locataire et l’entretien.

Ne négligez pas les dispositifs fiscaux existants : Loi Pinel pour l’investissement en zone tendue, déficit foncier pour les travaux, abattements du micro-BIC ou du micro-foncier selon votre situation. Ajustez régulièrement le loyer : le marché bouge, la rentabilité aussi. Les investisseurs réactifs tirent leur épingle du jeu, même quand le contexte se complique.

À la croisée des chiffres et des réalités de terrain, chaque décision façonne le rendement final. Le logement le plus rentable ? Celui qui, demain, trouvera toujours preneur sans vous faire perdre le sommeil.